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Kamel Daoud
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Prix Goncourt 2024.
"Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant."
Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix.
Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être. -
"Un certain goût pour la paresse s'installe chez le meurtrier impuni. Mais quelque chose d'irréparable aussi : le crime compromet pour toujours l'amour et la possibilité d'aimer. J'ai tué et, depuis, la vie n'est plus sacrée à mes yeux. Dès lors, le corps de chaque femme que j'ai rencontrée perdait très vite sa sensualité, sa possibilité de m'offrir l'illusion de l'absolu. À chaque élan du désir, je savais que le vivant ne reposait sur rien de dur. Je pouvais le supprimer avec une telle facilité que je ne pouvais l'adorer - ç'aurait été me leurrer. J'avais refroidi tous les corps de l'humanité en en tuant un seul. D'ailleurs, mon cher ami, le seul verset du Coran qui résonne en moi est bien celui-ci : "Si vous tuez une seule âme, c'est comme si vous aviez tué l'humanité entière.""
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Un crime d'État : Règlements de comptes au coeur du pouvoir algérien
Farid Alilat, Kamel Daoud
- Plon
- 13 Mars 2025
- 9782259319997
Le livre-enquête truffé de révélations sur l'assassinat de Krim Belkacem, chef historique du FLN et signataire des accords d'Évian.20 octobre 1970, dans une chambre de l'Intercontinental de Francfort, Krim Belkacem est retrouvé mort, assassiné deux jours auparavant.
Homme politique algérien faisant partie des neuf membres historiques du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d'indépendance algérienne, il a signé, en tant que plus haut gradé des anciens maquisards, les accords d'Évian, et sera par la suite un fervent opposant à Boumédiène.
Pourquoi et comment Krim Belkacem s'est-il retrouvé dans cette chambre d'hôtel ? Comment, entre Alger, Paris, Rabat, Genève, Beyrouth et Francfort, s'est tramé son assassinat ? Quels en sont les commanditaires ?
Cinquante-quatre ans plus tard, sa mort est encore nimbée de mystères. Grâce à des documents exclusifs obtenus auprès des archives de la police et de la justice allemandes et auprès de la famille, Farid Alilat répond à ces questions au coeur d'une enquête brillamment menée, conduite en Allemagne, en France, en Suisse, au Liban et au Maroc.
Par sa connaissance approfondie de l'histoire et de la politique algériennes, le journaliste retrace dans ce récit qui se lit comme un roman haletant un des moments clés des relations entre l'Algérie et la France : que nous dit cet assassinat des relations entre les deux pays ?
Il revient pour ce faire sur la guerre d'Algérie, l'importance du rôle de De Gaulle dans le processus d'indépendance, la présence de Krim Belkacem en France, qui savait que sa tête était mise en prix, et sur l'intrication des différents réseaux, avec pour commanditaire Boumédiène. -
Le peintre dévorant la femme
Kamel Daoud
- Stock
- Hors collection littérature française
- 3 Octobre 2018
- 9782234084100
« Je suis un "Arabe" invité à passer une nuit dans le musée Picasso à Paris, un octobre au ciel mauvais pour le Méditerranéen que je suis. Une nuit, seul, en enfant gâté mais en témoin d'une confrontation possible, désirée, concoctée. J'appréhendais l'ennui cependant, ou l'impuissance.
Pour comprendre Picasso, il faut être un enfant du vers, pas du verset. Venir de cette culture-là, sous la pierre de ce palais du sel, dans ce musée, pas d'une autre. Pourtant la nuit fut pleine de révélations : sur le meurtre qui peut être au coeur de l'amour, sur ce cannibalisme passionné auquel l'orgasme sursoit, sur les miens face à l'image et le temps, sur l'attentat absolu, sur Picasso et son désespoir érotique. »